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"Au fond, Piketty est un économiste bien plus conventionnel qu’il ne le croit. Son élément naturel, ce sont les statistiques relatives aux niveaux de revenus, les projets de taxation, les commissions chargées d’examiner ces questions. Ses recommandations pour réduire les inégalités se résument à des politiques fiscales imposées d’en haut. Il se montre parfaitement indifférent aux mouvements sociaux qui, par le passé, ont pu remettre en cause les inégalités et pourraient à nouveau jouer un tel rôle. Il semble même plus préoccupé par l’échec de l’Etat à atténuer les inégalités que par les inégalités proprement dites. Et, bien qu’il convoque souvent, à bon escient, des romanciers du XIXe siècle comme Honoré de Balzac et Jane Austen, sa définition du capital reste trop économique et réductrice. Il ne tient aucun compte du capital social, des ressources culturelles et du savoir-faire accumulés dont bénéficient les plus aisés et qui facilitent la réussite de leur progéniture. Un capital social limité condamne autant à l’exclusion qu’un compte en banque vide. Or, sur ce sujet non plus, Piketty n’a rien à nous dire."

Thomas Piketty ou le pari d'un capitalisme à visage humain

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