- « Terrorisme » est un mot impasse.
- Concéder « terrorisme », c’est annuler que ce qui se passe en Israël-Palestine est politique. Au plus haut point. Même si cette politique prend la forme de la guerre, se poursuivant ainsi par d’autres moyens selon le mot de Clausewitz. Le peuple palestinien est en guerre – on ne lui a pas trop laissé le choix.
- L’acharnement à faire dire « terrorisme » ne satisfait que des besoins passionnels – et aucune exigence intellectuelle.
- « Terrorisme » a une irremplaçable vertu : donner une violence pour dépourvue de sens. Et de causes
- Les tragédies israéliennes sont incarnées en témoignages poignants, les tragédies palestiniennes sont agglomérées en statistiques.
- Le bloc bourgeois quand il fait bloc derrière Israël à l’extérieur saisit surtout l’occasion de faire bloc contre ses ennemis à l’intérieur.
- Le bloc bourgeois français est plus israélien que les Israéliens : il refuse qu’on dise « apartheid » alors que des officiels israéliens le disent.
- Le bloc bourgeois : « Israël ne fait que se défendre ». Il dit « Terreur » quand les Russes coupent toute ressource à l’Ukraine, il ne dit rien quand Israël coupe toute ressource à Gaza.
- La BBC s’abstient de dire « terroriste » mais la FI [France Inter] doit le dire.
- L’intimidation, le forçage à l’alignement, la désignation à la vindicte, la déformation systématique, la réduction au monstrueux de toute opinion divergente en sont les opérations de premier rang. Viennent ensuite l’interdiction et la pénalisation.
Frédéric Lordon is a French economist and philosopher, CNRS Director of Research at the Centre européen de sociologie et de science politique in Paris.
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